Auteur Lemale J.

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.

Revues générales
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Les pathologies digestives à éosinophiles suscitent un intérêt croissant ces dernières années. On distingue 3 entités distinctes dont le diagnostic est souvent difficile devant l’absence de signes clinico-biologiques spécifiques. La plus fréquente est l’œsophagite à éosinophiles.
Elle doit être évoquée chez le nourrisson devant un reflux gastro-œsophagien atypique ou persistant avec le plus souvent un retentissement sur la croissance staturo-pondérale et chez l’enfant plus grand devant des épisodes de dysphagie pouvant aller jusqu’à l’impaction alimentaire. Le diagnostic repose sur la présence d’éosinophiles (>15 par champ à fort grossissement) sur les biopsies œsophagiennes après un traitement d’épreuve de 8 semaines par des inhibiteurs de la pompe à protons.
En cas de diagnostic confirmé, deux types de prises en charge sont possibles, un régime spécifique d’exclusion ou un traitement par des corticoïdes. Les 2 autres entités, plus rares, sont les gastroentérites et les colites à éosinophiles. Leurs diagnostics sont plus difficiles d’autant plus qu’il n’existe aucun consensus histologique précis. La prise en charge repose également sur des régimes d’exclusion, les formes plus sévères répondent en général, au moins partiellement, à une corticothérapie orale. Des traitements de fond par des immunosuppresseurs sont parfois nécessaires.

Dossier : Intolérances alimentaires non allergiques
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L’hypersensibilité au gluten non cœliaque est définie par l’apparition de troubles digestifs et extra-digestifs après la prise de gluten, ces symptômes étant améliorés au retrait de celui-ci. Pour porter le diagnostic, une maladie cœliaque et une allergie au blé IgE médiée doivent être éliminées. Cependant, aucun marqueur biologique spécifique n’est disponible rendant souvent le diagnostic compliqué. Actuellement, seulement 1/3 des patients des études randomisées en double aveugle répondent à la définition de l’hypersensibilité au gluten non cœliaque. Pour les autres, il s’agit essentiellement d’un effet placebo/nocebo du régime. Parmi les enfants avec une hypersensibilité au gluten non cœliaque, plusieurs sous-entités pourraient exister, l’implication du gluten dans la symptomatologie est de plus en plus débattue, les autres composés du blé, comme les Fermentable Oligosaccharides Disaccharides Monosaccharides and Polyols (FODMAPs), les Amylase-Trypsine Inhibitors jouent possiblement un rôle. Par ailleurs, chez certains patients, une forme d’allergie au blé non IgE médiée ou une forme a minima de maladie cœliaque peuvent être discutées.

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