Auteur Tounian P.

Service de Nutrition et Gastroentérologie Pédiatriques, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.

Tribune
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Dans ce numéro de Réalités Pédiatriques, le remarquable article d’Alain Burtscher “Dis-moi ce que tu ne manges pas ou du carême au véganisme” nous éclaire sur les raisons qui poussent certains individus à faire de la viande un bouc émissaire idéal.

Compte rendu des 23es JIRP
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Les obésités génétiques précoces sont caractérisées par leur sévérité et leur précocité (indice de masse corporelle > IOTF-30 voire > IOTF-40 avant 6 voire 3 ans). Elles sont associées à des troubles du comportement alimentaire (hyperphagie insatiable, absence de contrôle et de restriction possible, pleurs incessants chez les plus petits) et le plus souvent des troubles du neurodéveloppement et/ou des traits dysmorphiques et/ou des anomalies endocriniennes. Elles sont liées à une altération centrale de la régulation du poids au niveau de l’hypothalamus, qui est en étroite relation avec les autres centres régulateurs du comportement alimentaire et du métabolisme (systèmes de récompense, régions corticales et organes périphériques).

Compte rendu des 23es JIRP
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Certaines recommandations nutritionnelles institutionnelles ne sont pas toujours en phase avec celles élaborées par les pédiatres experts au nom de sociétés savantes. En effet, celles provenant du Haut Conseil de santé publique (HCSP) [1], constitué majoritairement de médecins épidémiologistes et reprenant presque intégralement les recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) élaborées en majeure partie par des ingénieurs agronomes [2], divergent parfois avec celles des experts pédiatriques.

Revues générales
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L’obésité de l’enfant est due à une programmation génétique des centres cérébraux de régulation du poids à un niveau plus élevé. C’est une injustice de la nature. Les endocrinopathies ne sont pas des causes d’obésité mais un diagnostic différentiel, il ne faut donc pas systématiquement les rechercher. Les complications fréquentes (insulinorésistance, dyslipidémies, stéatose hépatique, douleurs, asthme, troubles des règles, vergetures) sont bénignes et ne nécessitent le plus souvent aucun traitement spécifique. Les complications graves (diabète, hypertension artérielle, stéato­hépatite, épiphysiolyse de la tête fémorale, apnées du sommeil, hypertension intracrânienne) sont exceptionnelles. Les principales complications sont psycho-sociales, à l’origine de la souffrance morale des enfants obèses et de leur famille. Aucun bilan sanguin systématique ne doit être prescrit, les explorations doivent uniquement être orientées par la clinique.
Le traitement repose sur une restriction énergétique cognitive éventuellement associée à une augmentation de l’activité physique. Il nécessite un soutien psychologique permanent pour apporter la motivation nécessaire afin de tolérer les frustrations. Les résultats thérapeutiques sont décevants mais ils n’influent pas sur le pronostic pondéral ou cardiovasculaire à l’âge adulte. La prévention de l’obésité est inefficace.

Dossier : Allergies alimentaires
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L’allergologie alimentaire est une spécialité qui a connu une évolution particulièrement marquée au cours des deux dernières décennies. La prévalence des allergies alimentaires s’est majorée, l’incidence de nouvelles formes d’allergie comme les infiltrations éosinophiliques du tube digestif a considérablement crû, les méthodes de prévention secondaire comme l’induction de tolérance se sont développées et les recommandations de prévention primaire ont subi des revirements surprenants.

L'année pédiatrique 2021
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En effectuant la revue bibliographique en nutrition pédiatrique, j’ai d’abord été attristé par le nombre d’articles qui reprennent les poncifs habituels sur les risques liés à l’obésité et à la “malbouffe” sous toutes ses formes, sans rien nous apprendre de nouveau ou, pire encore, en sombrant dans des clichés erronés nourris par une interprétation biaisée des données récoltées. Je vous en épargnerai. Mon choix s’est ainsi porté vers des papiers scientifiquement fiables qui vont modifier notre pratique au quotidien.

Dossier : Controverses en nutrition
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La diversification menée par l’enfant (DME) consiste à laisser le nourrisson s’alimenter seul avec les doigts à partir de l’âge de 6 mois tout en poursuivant une alimentation lactée, au sein ou au biberon. La prévention du refus des morceaux est le seul bénéfice de la DME par rapport à une diversification traditionnelle à la cuillère au cours de laquelle l’âge recommandé pour l’introduction des morceaux n’a pas été respecté.
En revanche, la prévention de l’obésité par un meilleur contrôle des ingesta par l’enfant parfois rapportée est une utopie. Les risques potentiels de la DME sont les fausses-routes, dont l’issue peut être dramatique en cas de surveillance défectueuse de l’enfant, et les carences nutritionnelles, notamment en fer et en lipides. Au total, malgré de nombreux adeptes, la DME semble présenter plus de risques qu’elle n’offre de bénéfices.

Dossier : Controverses en nutrition
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Une étude qui vient de paraître dans The Lancet Planetary Health résume parfaitement les dégâts causés par l’écologisme alarmiste et militant prôné par certains. 10 000 jeunes de 16 à 25 ans vivant dans 10 pays des 5 continents (dont la France) ont été interrogés sur leur ressenti concernant le discours dominant sur le changement climatique. Les résultats sont effrayants : 60 % se disent extrêmement ou très inquiets (58 % en France), 45 % répondent que ces messages influent négativement sur leur vie quotidienne, 51 % se sentent coupables et 58 % pensent que l’humanité est condamnée !

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La mairie écologiste de Lyon a décidé de retirer la viande des menus proposés aux enfants d’école primaire au retour des vacances de février. Cette décision a suscité de nombreuses polémiques politiciennes dans lesquelles je ne m’immiscerai pas. Mais en tant que pédiatre spécialisé en nutrition, mon devoir est de dénoncer cette dérive qui risque de se propager au détriment de la santé des enfants.