Nutrition

L'année pédiatrique 2022
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Cette année, la production bibliographique en nutrition pédiatrique s’est surtout enrichie de recommandations qui ont permis de corriger, en totalité ou en partie, des préconisations antérieures qui nécessitaient cet éclaircissement. Mais certaines publications ont néanmoins continué à semer le doute. Nous développerons les premières et dénoncerons les secondes.

Revues générales
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Après 6 mois, les parents ont souvent le désir de remplacer le biberon de lait du goûter par un yaourt dit “infantile”, pensant probablement que la qualité nutritive des desserts lactés est équivalente à celle des laits de suite. Il n’en est rien : les desserts lactés contiennent peu de fer comme les yaourts classiques, mais pour un prix 5 à 9 fois plus élevé. Cette tendance est-elle sans conséquence ?
Nous nous sommes intéressés aux apports en fer quotidien de 250 enfants âgés de 6 à 12 mois. Dans notre étude, 59 % des enfants consommaient des desserts lactés au goûter et 61,2 % avaient des apports insuffisants en fer absorbé. Pour que les besoins en fer des enfants de cette tranche d’âge soient couverts, la prise quotidienne de viande et de lait de suite en quantité suffisante est indispensable. En cas de refus du lait, nous proposons diverses solutions pour se rapprocher des apports recommandés en fer.

Revues générales
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Les pratiques ascétiques sont au cœur des processus d’identification et illustrent les processus psychiques qui nous permettent de nous nourrir, car manger suppose d’incorporer mais aussi de digérer et d’assimiler. La viande est l’aliment le plus encadré de toutes les cultures en raison de la peur d’introduire en soi la mort ou le tempérament de l’animal, mais aussi de la compassion psychologique ou philosophique vis-à-vis des animaux et du sentiment de culpabilité quant à la mise à mort de l’animal.

Tribune
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Dans ce numéro de Réalités Pédiatriques, le remarquable article d’Alain Burtscher “Dis-moi ce que tu ne manges pas ou du carême au véganisme” nous éclaire sur les raisons qui poussent certains individus à faire de la viande un bouc émissaire idéal.

Revues générales
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Un allaitement maternel exclusif prolongé ne diminue pas le risque de survenue d’une allergie aux protéines de lait de vache (APLV) et il n’existe pas de recommandations spécifiques concernant la prévention de ce type d’allergie chez des nourrissons exclusivement allaités.
Des études récentes ont montré que l’administration de PLV par complément de petits biberons au cours d’un allaitement maternel exclusif dès la maternité ou dès le premier mois de vie aurait un effet bénéfique sur la prévention de l’APLV, à condition que les prises soient régulières et les quantités bues d’au moins 10 mL par jour. Les volumes de lait infantile ne doivent cependant pas être trop importants afin de ne pas compromettre l’allaitement maternel.

Compte rendu des 23es JIRP
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Les obésités génétiques précoces sont caractérisées par leur sévérité et leur précocité (indice de masse corporelle > IOTF-30 voire > IOTF-40 avant 6 voire 3 ans). Elles sont associées à des troubles du comportement alimentaire (hyperphagie insatiable, absence de contrôle et de restriction possible, pleurs incessants chez les plus petits) et le plus souvent des troubles du neurodéveloppement et/ou des traits dysmorphiques et/ou des anomalies endocriniennes. Elles sont liées à une altération centrale de la régulation du poids au niveau de l’hypothalamus, qui est en étroite relation avec les autres centres régulateurs du comportement alimentaire et du métabolisme (systèmes de récompense, régions corticales et organes périphériques).

Compte rendu des 23es JIRP
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Les troubles du comportement alimentaire se multiplient aujourd’hui chez les enfants et les adolescents pour des raisons qui ne sont pas liées à la nourriture elle-même, mais qui relèvent clairement de l’idéologie. Un faisceau de raisons hétéroclites, qui va de l’indignation face à la souffrance animale à l’inquiétude au sujet du dérèglement climatique, en passant par une culpabilité diffuse, qui ne demande qu’un prétexte pour s’auto-flageller, explique en effet le dégoût moral qui s’exprime de plus en plus à l’égard de l’alimentation carnée, accusée de tous les maux.

Compte rendu des 23es JIRP
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Certaines recommandations nutritionnelles institutionnelles ne sont pas toujours en phase avec celles élaborées par les pédiatres experts au nom de sociétés savantes. En effet, celles provenant du Haut Conseil de santé publique (HCSP) [1], constitué majoritairement de médecins épidémiologistes et reprenant presque intégralement les recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) élaborées en majeure partie par des ingénieurs agronomes [2], divergent parfois avec celles des experts pédiatriques.

Compte rendu des 23es JIRP
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La vitamine D joue un rôle majeur dans la croissance et la qualité osseuse, mais a également des effets bénéfiques systémiques. La supplémentation en vitamine D a pour objectif de limiter les rachitismes carentiels et d’optimiser le pic de masse osseuse, qui sont deux objectifs prioritaires en termes de santé publique, dans un contexte où les rachitismes carentiels n’ont pas disparu en France [1, 2].